Alioune Thiam, Vice-président de la Fnbs tire la sonnette d’alarme : « Aujourd’hui, le secteur de
- mendy yaye fatou
- 5 janv. 2016
- 2 min de lecture

Sociologiquement, on savait les Sénégalais peu portés vers les risques en matière d’investissements ou ceux qui s’y aventuraient s’armaient de toutes les garanties de sorte que les retours sur investissements soient écourtés rapidement. C’est cela qui amène dans la boulangerie et autres immobiliers. Dire que le secteur de la boulangerie a des amoureux mais aussi des aventuriers attirés par le gain et le gain tout simplement, peu importe les arguments et autres attitudes qu’ils y développent. Alioune Thiam, le vice-président de la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal revient sur cet aspect vécu de l’intérieur.
De l’implantation anarchique des boulangeries : auparavant, il y avait une certaine réglementation autorisant l’ouverture d’une boulangerie. La demande était adressée au Ministère de l’Industrie qui après enquête sur le marché et l’environnement délivrait le quitus. Il s’agissait ni plus ni moins que d’une barrière érigée à l’entrée sachant que le secteur nécessité de lourds investissements qui n’ont rien à voir avec les étals de marchés ou autres souks. Avec de tels investissements, le promoteur qui s’y engage a déjà mis beaucoup d’argent, recruté du personnel et implanté un réseau de ventes. Le projet de boulangerie doit donc s’implanter dans la durée. En tant que secteur à lourds investissements, il a besoin d’être protégé.
Esprit de la loi : la loi 94-63 relative à la concurrence réglemente tout juste l’implantation sans remettre en cause les barrières d’entrée cela veut dire que l’installation est libre. Moralité, le secteur est assailli de toutes parts et il est saturé. L’offre de boulangeries étant supérieure à la normale, cela déteint forcément sur la qualité des produits proposés car tout le monde s’y met. Cette dépréciation de la qualité nous interpelle au plus haut point car on ne sait plus qui est boulanger ou pas ? Finie donc la vocation et place aux « intrus ».
Silence de l’Etat : les autorités doivent jeter un regard profond sur le secteur qui a sombré depuis un moment depuis les années 2000 sachant que la philosophie des « intrus » c’est la rentabilité immédiate. Or, le décret 2402 vient juste pour réglementer l’implantation, la production et la distribution.
Attitude de la Fnbs : c’est de mettre de l’ordre dans ce fourretout car des non professionnels et non-initiés côtoient des vrais professionnels. Des hommes de métiers sont relégués au second plan alors que la maîtrise du métier demande le niveau du Bfem suivi de 6 années de formation. En France ou ailleurs, ne s’improvise pas boulanger qui veut et il est interdit d’afficher le label boulangerie artisanale. En d’autres termes, il faut un strict respect des maillons de la production : qualité de la pâte, fermentation, cuisson et autre ressuyage. Il en est autre pour la boulangerie industrielle. C’est dire in fine que si la qualité du pain baisse, les consommateurs se détournent vers d’autres produits concurrents : couscous, thiakry, fondé…
Ibrahima DIOP
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